D'un point de vue religieux et d'après un écrit, l'église de Villers-La-Montagne daterait de 926. A partir de 1096 elle relève de l'archidiocèse de Trèves et ce jusqu'à la révolution française de 1789.
Détruite en partie pendant la guerre de Trente Ans (1618-1648), elle n'a été reconstruite, dans la partie haute du clocher, qu'en 1704, date donnée par les ancres situées sur les faces Sud et Est du clocher.
Elle a été agrandie au 17ème siècle. Une partie de l'église primitive subsiste dans la partie occidentale.
Les 4 ancres qui indiquent l'année 1704, l'ancre 0 n'est visible que sous la toiture
Des travaux de rénovation ont permis la mise à jour de peintures murales dans la partie ancienne de l'église. Inscrites sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 31 juillet 1991, elles ont été restaurées en décembre 1992.
Ces peintures sont essentiellement situées sur la voûte de l'ancien choeur (partie A du plan), et dans l'intrados de l'arc séparant l'ancien choeur d'un chapelle latérale (partie B du plan)
Le décor peint apparaît sur trois voûtains, une partie du mur sud, et à l'état de traces sur le mur oriental.
Un Christ en gloire, assis sur une sphère, est entouré de "donateurs ?" Cette peinture se poursuit sur le chevet plat; il ne reste plus de ce décor que quelques traces situées sur des pierres, les enduits d'origine ayant été anciennement remplacés.
De part et d'autre du Christ, sur les deux autres voûtins, sont représentés des anges musiciens. Leurs têtes ont disparu et il ne reste plus qu'une partie des instruments et des vêtements.
Sur le mur Sud se superposent un décor de rinceaux et de fleurs, ce dernier étant le plus ancien.
Les ogives sont soulignées d'ocre rouge et décorées de motifs au pochoir (feuilles de chêne et de fleurs)
Les anges musiciens et les motifs au pochoir sont très représentés au 14ème siècle. Il semble cependant que ces peintures appartiennent "stylistiquement" au 15ème siècle.
Intrados de l'arc séparant l'ancien choeur d'une chapelle latérale
Trois décors au moins se superposent. Le décor le plus ancien est réalisé sur un badigeon de chaux, lui-même appliqué à la pierre. Il comprend les armes de l'Archidiocèse de Trèves, la bande rouge de séparation des registres ainsi que les fleurs et les étoiles.
Le second décor, également réalisé sur un badigeon de chaux, est appliqué par dessus le décor précédent. Sept personnages nimbés sont représentés. L'un d'entre eux tient une tête décapitée de martyr(e)
Plus haut, un second registre représente "une femme" accompagnée de deux personnages (scène de martyr ou élévation au ciel ?)
Un troisième registre, très effacé, apparaît en partie basse. C'est également à cet emplacement que subsiste une peinture plus récente réalisée en "grisaille"
Les personnages nimbés peuvent être datés qu 14ème siècle, le personnage en grisaille pourrait appartenir au 17ème siècle.
Côté Sud de l'ancien choeur
Il subsiste quelques traces de peinture sur le massif de l'arc, côté Nord du mur. Tous les enduits anciens ayant été piochés pour en réappliquer de nouveaux, seules les parties peintes directement sur l'appareillage de pierres ont été partiellement conservées.
Aucunes traces de décor n'apparaît sur les autres murs ou sur les voûtes.
Appliqué au fond du choeur depuis 1965, ce beau tabernacle du milieu du XVIIIème siècle est le seul vestige du maître-autel, d'abord amputé de son devant d'autel, puis partiellement détruit au lendemain des réformes de Vatican II.
De plan semi-circulaire, il appartient au type des tabernacles à ailes et comporte au-dessus de la réserve eucharistique, une niche d'exposition tournante, garnie à l'intérieur de miroirs.
Rytmées par des pilastres et couronnées par des frontons chantournés, les ailes portent un décor d'aspiration végétale (fleurs et fruits), tandis que la porte du tabernacle, à fond mosaïqué, est ornée de l'anneau mystique et que celle de l'exposition, encadrée par des draperies et des lambrequins, est sculptée en demi-relief d'une belle déposition de croix.
Depuis la photographie, prise avant 1965, l'oeuvre a été entièrement décapée et privée des frontons couronnant les ailes.